samedi 17 février 2018

[Grimoires] Léviatemps, par Maxime Chattam

Auteur : Maxime Chattam
Titre : Léviatemps
"Le diptyque du temps" 1er volet.
Editions : Albin Michel
Pages : 443
2010

"À trop désirer la mort, on y brûle son âme."

"Paris, 1900.
Prisonnier de son succès, un écrivain décide de tout quitter pour entrer au plus profond de ses cauchemars, de ses abysses, explorer ce qu'il y a de pire en lui. Dans ce terreau de peurs se cache la matrice des monstres enfouis en chacun de nous. Un Léviathan d'ombres, un golem de violence.
Guy de Timée voulait déterrer la fange, il va rencontrer le Mal.
Des cercles ésotériques de la capitale aux  démesures de l'Exposition universelle, le début du XXe sièce inspire à Maxime Chattam un thriller halluciné où les progrès de la science nourrissent la folie des âmes perdues en quête d'éternité."

• Mon avis :

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu cet auteur, pourtant je l'aime énormément et je suis bien en retard dans ma PAL qui lui est consacrée ! En réalité, je suis très en retard dans mes lectures tout court, par manque de temps.
Mais je suis bien décidée à remédier à ça !

Retrouver la plume de Maxime Chattam m'a fait un bien fou. Il est l'auteur qui m'a donné le gout de lire il y a plus de 10 ans et il a toujours cet effet sur moi.

L'ambiance de ce livre m'a plongée dans ce que je ressens devant le film "From Hell". L'époque me plait énormément , bien qu'un peu plus récente dans Léviatemps. L'atmosphère est elle aussi captivante. C'est sombre et malsain, intriguant et parfois touchant. Attention aux âmes sensibles, l'auteur est friand de meurtres bien glauques !

Les personnages sont torturés et forts à la fois. C 'est quelque chose qui me plait beaucoup. On entre dans leur esprit et on y retrouve parfois notre propre part d'ombre.
L'auteur creuse toujours beaucoup l'histoire de chaque personnage. On apprend à les connaître au fil des pages pour finir par se sentir très proche d'eux.

J'ai apprécié l'histoire de Léviatemps, au passage ce titre est fort bien choisi. La couverture du roman également. Tout ceci prend tout son sens lorsqu'on arrive à la fin de notre lecture.

Maxime Chattam sait toujours mêler ésotérisme et réalité avec talent. Dans ses thrillers, il n'est pas vraiment question de choses fantastiques, mystiques...On a toujours un point d'encrage vers la réalité. Tout en ayant ce doute. Et si les monstres, la magie, les sciences occultes, tout cela existait vraiment ?

Ce roman n’échappe pas à la règle et je suis très curieuse de lire "Le Requiem des Abysses", suite de ce diptyque.

jeudi 28 décembre 2017

[Grimoires] Elisabeta - Rozenn Illiano


Date : 2017
Edition : OniroProds
Genre : fantastique
Pages : 506
Illustration de couverture : Xavier Collette
Histoire gagnante de la catégorie des Maîtres Conteurs des Wattys 2017 sur Wattpad

• Résumé : 
« ‘Le Cercle’ désigne une société secrète cachée dans les ombres de l’Histoire depuis ses balbutiements, et fédère le peuple immortel que les humains nomment ‘vampires‘. » 
"En France, Saraï est une jeune immortelle assignée à résidence depuis toujours ou presque. Elle a été jugée pour avoir manifesté un pouvoir parapsychique interdit, un don qu’on lui a retiré avant de la marier de force et de la contraindre à ne jamais quitter sa maison.En Italie, Giovanna est une mortelle qui vit en compagnie d’un vampire, et dont elle est la seule source de sang. Elle non plus n’a pas eu le choix : née dans une famille proche du Cercle, elle a dû se soumettre à leur autorité et quitter sa petite vie toute tracée. 
Jusqu’à ce jour de novembre 2014, quand une éclipse solaire se produit. Le phénomène réveille le don endormi de Saraï. Giovanna, quant à elle, est agressée dans sa propre maison par un immortel, qui lui donne de force la vie éternelle. Depuis, le Cercle les menace de mort, car il ne tolère pas les écarts de ce genre. 
Grâce à son don, Saraï entend l’esprit d’une ancienne Reine immortelle, Elisabeta, dont l’âme est piégée à l’intérieur d’une poupée de porcelaine. Elisabeta a tout perdu : son pouvoir, son règne, son enfant et son amant. Réduite aujourd’hui à l’état de fantôme, elle accepte de venir en aide à Saraï qui veut se confronter au Cercle, quitte à le détruire."


• Mon avis :

Alors oui, une histoire de vampires, encore. C'est assez banale me direz-vous ? Seulement non, ce livre aborde les êtres immortels d'une façon très originale, plus mature et "réaliste" que ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant également.

L'autrice nous plonge dans un univers riche et intéressant. La société crée par Rozenn Illiano est complexe et bien pensée, j'ai adoré découvrir petit à petit ce monde. Ce qui m'a plu est le réalisme apporté à tout cela. En effet, les événements se passent pour beaucoup en France, parmi les humains, comme si cela pouvait arriver dans notre monde réel. On est également plongé dans la politique de cette société vampirique, ce qui à mon grand étonnement, m'a beaucoup plu. J'avoue détester la politique en temps normal. Dans la vie, je n'aime pas ça, je ne comprends pas bien les choses et ça me soule vite tant c'est compliqué et déprimant à la fois. Dans ce roman, c'est intéressant de comprendre comment tout fonctionne et de suivre les personnages dans leur combat pour faire évoluer les choses. Alors si l'aspect politique et révolutionnaire aurait tendance à vous rebuter à la base, laissez tomber vos préjugés, ici c'est passionnant.

On va suivre plusieurs personnages, aux histoires bien différentes mais qui vont petit à petit se lier. Giovanna et Saraï me touchent beaucoup, j'avoue avoir un coup de cœur pour cette seconde demoiselle plus particulièrement. Ce sont des femmes fortes malgré elles. Elles luttent pour leur liberté de vivre, leur liberté d'être.. Bien que brisées, elles restent combatives avec un fort tempérament. Ce sont des caractéristiques assez présentes dans les personnages de l'autrice d'ailleurs, chose que j'aime énormément... Ce mélange de force et de fêlure.Ce livre a un petit côté féministe, assez présent pour me plaire, mais sans prendre trop de place, ni devenir gonflant.

L'écriture de Rozenn Illiano est toujours aussi addictive, les pages se tournent facilement, avec l'envie d'en savoir plus. Nous sommes emportés dans l'histoire et passons par pas mal d'émotions différentes.
J'ai également apprécié la structure du roman. De chapitres en chapitres, nous alternons avec l'histoire vue par Giovanna, Saraï et Elisabeta. De quoi découvrir petit à petit l'évolution des événements et des personnages. Cela permet également d'en apprendre plus sur Elisabeta (dont les chapitres sont principalement dans le passé). Grace à ce système de chapitres alternés, nous découvrons la Reine et son histoire quasiment au même rythme que les autres personnages, c'est assez chouette, on se sent vraiment dedans.

Bon et puis, inutile de dire que j'adore la couverture. Réalisée par Xavier Collette, elle est juste magnifique.

Pour conclure : J'ai vraiment adoré ce livre. Le monde créé par l'autrice est passionnant et ses personnages tout autant.
Et puis, mon petit doigt me dit qu'une suite devrait voir le jour... J'ai hâte de me replonger dans cet univers !


• Liens pratiques :
Pour découvrir l'auteur et sa plume : Onirography.com
Pour acheter ses livres : onirography.tictail.com
Pour lire des romans & nouvelles en ligne : https://www.wattpad.com/user/Onirography

jeudi 21 septembre 2017

[Cinématographie] Mother !

Date de sortie 13 septembre 2017 (2h 02min)
De Darren Aronofsky
Avec Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris, Michelle Pfeiffer
Nationalité Américain
Interdit aux moins de 12 ans

« Un couple voit sa relation remise en question par l'arrivée d'invités imprévus, perturbant leur tranquillité. »

Bon, il est difficile de parler de se film sans spoiler. Il est même difficile d'en parler tout court, en fait.

C'est le genre de film qui vous laisse soit indifférent, soit avec le sentiment de n'avoir rien compris et perdu votre temps. Soit vous ressortez de la salle assez chamboulé, avec des idées plein la tête. Cette seconde option est mon cas.

Il est probable que je fasse partie du publique cible de ce réalisateur. En effet, j'ai adoré "Requiem for a Dream", c'est un des premiers films de ma vie à m'avoir complètement retournée. "The Fountain", m'avait transportée et émue. Plus récemment, j'ai été touchée, perturbée par "Black Swan".

"Mother!" ne m'a pas laissée indifférente non plus. Il y a énormément de symboles, de métaphores et c'est à vous d’interpréter les choses avec votre façon de penser et de ressentir. D'ailleurs, nous ne savons pas comment se nomment les personnages, c'est assez lourd de sens et c'est vous qui leur donnerez une identité.

Les acteurs incarnent vraiment bien leurs rôles, puis bon, j'ai un petit faible pour Jennifer Lawrence. Elle m'a fait passer par pas mal d'émotions à travers ce personnage.

Au niveau du rythme, on retrouve la touche du réalisateur. Les choses évoluent doucement, pour s'emballer totalement en suite. La musique, ou plutôt l'absence de musique, donne quelque chose de lourd et pesant. Il est plus question de sons de toutes sortes, plutôt que de musique à proprement parler finalement. Certains bruits sont accentués, il en va de même pour la respiration ou la voix des personnages à certains moments. Visuellement, les gros plans sont très présents et la caméra donne parfois le tournis. Tout en ayant une esthétique particulière, mais bien présente.
Tout est fait pour accentuer un sentiment de malaise, d’oppression, perturber le publique. Puis peut-être le toucher ?

Impossible de vous décrire plus encore sans vous dévoiler le film. Je peux simplement vous conseiller de le voir, au risque d'être hermétique à l'univers de Darren Aronofsky (pour exemple, ma petite sœur a trouvé le film juste chiant), mais tentez tout de même.
Spoiler:
Pour commencer dans cette partie Spoiler, je suis vraiment frustrée ! Pour cause, je suis dingue des affiches au style "peinture" qui ont été faites pour le film. Mais je trouve qu'elles en montrent trop et font presque office de spoiler justement. Après avoir vu le film je les ai trouvées tellement lourdes de sens, que je n'ai pas voulu les poster dans mon article, à regret haha !

Pour moi, ce film est un mélange d'interprétations et d'images. J'y vois tant de sujets abordés. La religion, la nature ("mère" nature), l'humanité, l'essence même de l'humain, l'essence de la création, l'amour, la dévotion, la souffrance, la souffrance dans la création ? La destruction, l'Apocalypse, l'auto-destruction... Un éternel recommencement. Je ne vais pas développer plus que ça, je suppose qu'il existe des tonnes d'analyses sur le net. Mais j'ai très envie de revoir ce film, pour capter des détails loupés et me retourner le cerveau et le cœur en y songeant.

dimanche 17 septembre 2017

[Cinématographie] Seven Sisters

Date de sortie 30 août 2017 (2h 04min)
De Tommy Wirkola
Avec Noomi Rapace, Glenn Close, Willem Dafoe
Genres Science fiction, Thriller
Nationalités Américain, Britannique, Français, Belge
Interdit aux moins de 12 ans

"2073. La Terre est surpeuplée. Le gouvernement décide d’instaurer une politique d’enfant unique, appliquée de main de fer par le Bureau d’Allocation des Naissances, sous l’égide de Nicolette Cayman.
Confronté à la naissance de septuplées, Terrence Settman décide de garder secrète l’existence de ses 7 petites-filles. Confinées dans leur appartement, prénommées d’un jour de la semaine, elles devront chacune leur tour partager une identité unique à l’extérieur, simulant l’existence d’une seule personne : Karen Settman. Si le secret demeure intact des années durant, tout s’effondre le jour où Lundi disparaît mystérieusement…"

J'apprécie beaucoup Noomi Rapace, je l'ai découverte dans "Millénium, le fim" et j'ai de suite accroché.
Forcément, Seven Sisters m'a intriguée et j'ai beaucoup aimé son/ses interprétation(s). Ce type de rôle doit être quelque chose de fou pour un acteur ! Le film est vraiment bien fichu à ce niveau d'ailleurs.
Glenn Close est très pertinente dans son rôle. Elle a des expressions particulières et un visage assez rigide, froid et agaçant. Ce personnage est tellement irritant !

Le scénario est dynamique et plutôt original, j'ai bien aimé l'idée générale du film et les messages véhiculés. L'univers créé est intéressant et bien trouvé.
J'ai assez vite imaginé la raison de la disparation de Lundi, mais ça ne m'a pas gênée pour autant. Ce film a pas mal d'action et le tout s'enchaîne bien. Certaines scènes sont un peu grosses, mais on passe vite outre. On reste embarqué sans trouver le temps long, même quand on a des idées sur la suite des événements.

J'ai vu des personnes critiquer la personnalité des 7 sœurs, évoquant l'idée de clichés. Il est vrai qu'elles sont un peu stéréotypées, mais je pense qu'il est ici question de représenter des atouts et des faiblesses tout au long du film. Chaque sœur a un rôle particulier à jouer au fur et à mesure de l'histoire et c'est leurs différents caractères qui sont la source de solutions, ou de complications. L’intelligence poussée de Vendredi, le charme de Samedi, etc... Pour moi le but était là : former une sorte d'équipe avec des aptitudes variées pour surmonter les obstacles. Mais aussi accentuer cette idée d'une seule femme "Karen Settman", cachant de multiples facettes. J'y vois un truc assez symbolique. Bref...

Pour conclure, j'ai vraiment apprécié ce film. Si vous avez l'occasion de le voir, n'hésitez pas.

Edit : Je vous partage la vidéo de Rey (Reyted'R), qui semble avoir un avis assez proche du mien sur ce film. Par la même occasion, cela vous permettra de découvrir sa chaîne youtube et son blog, où il parle de nombreuses séances ciné.

samedi 29 juillet 2017

[Cinématographie] To The Bone

Date de sortie 14 juillet 2017 sur Netflix (1h 47min)
De Marti Noxon
Avec Lily Collins, Keanu Reeves, Carrie Preston plus
Nationalité Américain

"Ellen a 20 ans et est anorexique. Elle a passé la plus grande partie de sa vie à suivre différents programmes afin de se soigner. Déterminée à l'aider, sa famille l'envoie dans un centre spécialisé dirigé par un médecin non conventionnel. Surprise par les règles du centre et charmée par son nouvel entourage Ellen va tenter de se reconstruire et s'accepter."
Au moment où nous faisons connaissance avec Ellen, sa maladie est déjà bien présente. Le film n'aborde pas vraiment les raisons profondes de ses troubles alimentaires et s'oriente plus sur une question centrale : Au fond, veut-elle vivre ?

Je connais un peu l'univers des TCA (troubles du comportement alimentaire), en tous cas certaines facettes de très près. En prenant ça en compte, mon avis sur le film est assez mitigé.

Pour commencer, j'ai aimé Lily Collins dans le rôle d'Ellen et l'ai trouvée convaincante. (Elle-même passée par le même genre d'épreuves que son personnage, elle était parfaite pour ce rôle.) Keanu Reeves lui donne la réplique à travers un médecin faisant également office de figure paternelle et ce duo fonctionne plutôt pas mal.

Il existe de nombreux troubles différents et To the bone est surtout centré sur le cas d'Ellen (principalement l'anorexie mentale). On voit parfois d'autres petites choses à travers les personnages présents au centre du Dr. William Beckham mais rien de très poussé. Il me semble important de préciser que la réalité est bien plus complexe que ce film. Bien plus brutale également.

Certains personnages sont assez clichés, de même que la situation familiale d'Ellen ou encore certaines scènes (que je ne veux pas divulguer pour éviter de spoiler). Ce qui permet d'apporter une touche assez légère, drôle parfois. Je crois que le but est de rendre le film moins dur, en tous cas cela diminue à l'écran les effets ravageurs et noir que peuvent avoir les TCA. Très probablement pour le rendre accessible à un plus grand publique et toucher plus de monde. Pour certaines personnes, il y a des scènes qui peuvent sembler difficiles à regarder, mais je continue à dire que tout ceci reste tout de même "plus beau" que la réalité.

Je suis également restée sur ma faim concernant l'aspect psychologique et social, j'aurais aimé entrer un peu plus dans la tête des personnages. Connaître leurs pensées et ce qu'ils ressentent à certains moments.
Par exemple, la sœur d'Ellen (jouée par Liana Liberato ) m'a beaucoup touchée et je trouve dommage de ne pas avoir développé un peu plus ses sentiments face à la situation.
En revanche, j'ai aimé toutes les images et métaphores parsemées un peu partout, la scène dont est extraite la dernière image de mon article est particulièrement belle.

En résumé : C'est un film beau et pertinent pour une approche douce de la maladie. Mais il ne faut pas oublier que la réalité est encore plus sombre et difficile.

Pour finir, je voulais simplement laisser quelques mots à quelqu'un qui se reconnaîtra : Même si on ne se le dit pas souvent toutes les deux, j't'aime fort.